
Tenir… Ce verbe m’a toujours fait réfléchir car il détient deux significations tout en étant associé à tellement d’expressions. Tenir bon, tenir une promesse, un engagement, tenir la cadence, tenir le challenge, tenir la barre, tenir la main d’un enfant. Son premier sens : serrer un objet pour qu’il ne tombe pas ou ne s’échappe pas. Son 2e sens : faire rester en place. Se tenir (sa forme pronominale) insiste : se tenir à quelque chose ou encore demeurer dans une position, se tenir debout, se tenir droit. C’est le verbe de la perdurance en somme. Il s’agit de continuer, de durer malgré les efforts, les obstacles, les zones de turbulences ou les inclinations virevoltantes. C’est dans ces moments que nos pieds, nos mains, notre tête, mesurent les solidités de nos ancrages. L’unité des forces frémit parce que l’on sait bien qu’il y a des zones de fragilité par endroits qui appellent urgemment à être restaurées et bichonnées. Ces forces si ténues tanguent et vibrent sans cesse.
Et pourtant, le lâcher-prise est nécessaire. C’est lui qui appellera au renouveau dans l’action et guidera nos pas vers le courage, le mouvement qui nous fait nous lever chaque matin. La perdurance n’est pas le maintien à tout prix et à n’importe quel prix dans une situation pernicieuse. C’est la préservation de ce désir, si cher à Spinoza, qui veille à la persévérance de notre être. Il appelle à scruter les étoiles dans les yeux, le vivant et la nuit. Je nous souhaite de savoir écouter les murmures de nos apaisements.
©Gabrielle Fourcault
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