Concernant le roman…

« Une histoire s’enracine toujours dans un milieu qui a ses certitudes, ses préjugés, ses lumières et ses obscurités. Il y est question d’amour, de cassures et de résilience. La vie ne cesse jamais de déchiffrer ses propres signes dans l’accomplissement d’actes et de pensées qui accompagnent ses changements permanents. En cela, la littérature est fascinante car elle appelle à créer de la beauté absolument dans l’existence humaine. L’art dans la narration n’est pas sans but ni visée : il est une invitation au dépassement, un véritable appel à préserver la fragilité des cœurs conscients, seule chance de tendre à d’autres présences de beauté autour de soi en dépit du tragique qui habite notre condition humaine.

L’héroïne, Mathilde Gréez, peut s’apparenter à une forme d’être à la fois libre et engagée dans notre monde d’aujourd’hui, si fracturé, divisé mais aussi si avide de sens. Le personnage et celui de David Bern en particulier – qui est l’émissaire par excellence du pouvoir – invitent à considérer humblement la pluralité des visages qui habite tout un chacun. Le roman est avant tout l’histoire d’une femme déchirée par des aspirations contraires et de son lien avec le Perche d’où elle est originaire. L’intrigue mêle des thèmes contemporains comme l’ostracisme, le fait du prince, le chômage, le couple, l’amour ou encore l’exode des citadins en quête d’une meilleure qualité de vie. Le livre met l’accent aussi sur la transsocialité, quête du dépassement des clivages sociaux sous toutes ses formes pour tendre vers le plus grand que soi et la compassion. En cela, le roman Les Emissaires appelle à la reconnaissance du sacré que chacun porte en soi, à la dignité des faces dans le respect inconditionnel de toute altérité. »