
Sans émotions, la vie perd ses structures fondamentales, se fige et se meurt. Qu’est-ce qui donne de la saveur à notre existence si ce n’est l’amour, la beauté, le bien, la joie, la justice, la dignité, tout ce qui porte à sortir de notre espace intérieur pour imprimer et exprimer ce qui nous émerveille et nous tient debout ?
Bien sûr, les émotions ne sont pas toujours positives. Elles peuvent être le véhicule de la peur, de l’anxiété, de l’envie, de la colère et de tout ce qui peut incliner aux pulsions destructrices envers soi ou les autres. Les émotions relèvent de l’équilibre complexe de nos relations avec autrui. Ballotées par les aléas de l’existence, aux prises souvent avec les manipulations de toutes sortes, les émotions ont besoin de bâtir leurs garde-fous pour donner du sens et générer ce qui compte vraiment pour soi dans le respect de l’autre. C’est mériter un peu son âme finalement. Dans cette liberté immense et essentielle de se choisir, de se déterminer, on sait dans le fond de soi que ce don d’exister est constamment mis à l’épreuve. Il doit être préservé absolument et demande donc beaucoup de lucidité, d’élans, d’écoute et de courage. Ce don de vie appelle à saisir les opportunités que l’existence peut présenter. Alors pourquoi la tristesse, la douleur, la hargne nous gagnent quand il faudrait convoquer leurs opposés ? Parce qu’il arrive que l’on se soit tellement désaccordé du monde qu’on en oublie notre gage de vie dès la naissance : celui d’aimer malgré la peur, celui d’oser malgré le risque, celui d’avancer malgré les obstacles, celui de cheminer bravement dans toutes les métamorphoses relationnelles quels que soient les domaines de notre existence. Je nous souhaite d’apprendre à être heureux.
©Gabrielle Fourcault
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