Chacun a pu faire l’expérience de l’impolitesse, des actes d’incivilité, de mépris voire de violence qui a sa racine dans l’irrespect. Chacun a pu entendre des propos racistes, xénophobes, homophobes, misogynes et toutes les séries exclusives qui pensent que le convenu, l’évident, le permanent font loi. Or rien n’est évident, rien n’est convenu, rien n’est permanent. La vie est métamorphose dans les changements qu’elle opère sur les êtres humains, les sociétés, l’environnement et même l’univers. Voyons grand, soyons humbles !
En cette semaine où le projecteur a été mis sur le droit des femmes, je pense aussi aux autres droits défendus par la Déclaration universelle des droits de l’Homme (au sens générique) adoptée par l’ONU en 1948. Il reste tant à faire dans son application réelle, malgré les nombreuses chartes humaines rédigées par la suite (enfance, personnes en situation de handicap…). Une amie me faisait remarquer que nous sommes dans « une porosité constante ». Chaque jour, nous sommes confrontés à des influences extérieures (sociales, émotionnelles, professionnelles ou environnementales). Les personnes avec qui nous interagissons, les informations que nous ingurgitons, les lieux où nous évoluons… Tout laisse des traces, comme les racines dans le sol. C’est une réalité de l’existence.
Alors, j’aimerais rappeler un petit bout de texte du philosophe André Comte-Sponville, dans son Petit traité des grandes vertus.
« La morale est comme une politesse de l’âme, un savoir-vivre de soi à soi (même s’il y est question surtout de l’autre), une étiquette de la vie intérieure, un code de nos devoirs, une cérémonie de l’essentiel. ( …) Inversement, la politesse est comme une morale du corps, une éthique du comportement, un code de la vie sociale, un cérémonial de l’inessentiel. (…) La politesse est ce semblant de vertu, d’où les vertus proviennent. »
Je vous souhaite de prendre soin de vous, par-delà vous, dans le cérémonial de l’inessentiel si précieux dans le respect des uns et des autres.
©Gabrielle Fourcault
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